selon les compositeurs, leur personnalité, leur milieu de travail, l'époque où s'inscrit l'oeuvre et l'équipement du studio où ils travaillent.
Cellotape, pour violoncelle avec micro de contact, piano et magnétophone, de Lucien Goethals, a été composée en 1965, la bande étant faite au studio IPEM de Gand. L'étude de cette oeuvre, du point de vue des rapports entre sons instrumentaux et sons électroniques, permettra de mettre en évidence les moyens par lesquels s'est réalisée ici une grande homogénéité entre les diverses sources sonores.
Le choix du matériau pour la bande révèle déjà, chez le compositeur, une volonté d'unité: il utilise uniquement des sons électroniques, et de même type: ondes sinusoïdales. De plus, il adopte pour ces sons la division tempérée de l'octave; la partie du violoncelle ne comprend pas de micro-intervalles, la division du champ des hauteurs en tons et demis-tons est donc commune aux parties instrumentales et électroacoustiques. Les ondes sinusoïdales, sont employées le plus souvent en séquences plus ou moins courtes, avec ou sans superpositions, de sons brefs et rapprochés, séquences d'un caractère instrumental. Seuls les effets accompagnés d'écho ou de réinjection, localisés à quelques passages de la partition, donnent l'aspect typiquement électronique de répétitions mouvantes et indéfinies, sans hauteurs nettement déterminées, noyées dans la résonance de la réverbération. Assez curieusement, les ‘bruits’ (sons de hauteur non déterminée), sont présents dans cette oeuvre surtout par le violoncelle; frappés sur la caisse, attaques sur le cordier amplifiées par le micro de contact, se rapprochent des sons couramment utilisés par la musique concrète. Les clusters et glissandi sur les cordes du piano donnent des blocs de hauteurs tendant aussi vers un effet de son complexe. Certains sons du violoncelle, captés par le micro de contact placé sur l'instrument, sont diffusés par deux haut-parleurs, et donc spatialisés (avec le maximum de mobilité précise le compositeur). On voit ici que Lucien Goethals joue sur des interversions entre les caractéristiques de la technique électroacoustique et