Poesie et musique contemporaines a la galerie Richard Foncke
La Flandre liberale, 9/10.3.1974
Réunissant poésie et musique contemporaines, une soirée a eu lieu à la galerie Foncke, roganisée conjointement par les soins de la B.R.T., de l'I.P.E.M. (Institut de psychoacoustique et de musique électronique), de l'U.M.G. (Universitaire muziekclub Gent), ainsi que de la galerie Richard Foncke. La présentation faite par Herman Sabbe, situa successivement les pièces et les compositeurs présentés tandis que la partie musicale était assurée par le flatiste-solo Bart Kuyken qui, soulignons-le, joua admirablement bien. C'est àinsi qu'on entendit ‘Density 21’ d'Edgard Varèse, cette densité se rapportant parait-il à celle du platine, le flûtiste qui créa l'oeuvre inaugurant ce jour-là une flûte de ce métal... M. Sabbe fait aussi remarquer que Varèse fut le pionnier sans lequel la littérature actuelle en ce domaine est manifestement inconcevable. (Est-ce un bien ou un mal?). Ensuite, on entendit ‘Mnémosyne’ de Pousseur, pièce qui se eu lieu à la galerie Foncke, organisée conjointement par les est cependant bien froide. ‘Requiem’ du compositeur Fukushima est une pièce très inspirée, mais pourquoi vouloir rapprocher la musique orientale et celle de l'occident au point de les identifier? Que les esthétiques se rencontrent en ce domaine et que leur influence soit réciproquement enrichissante, c'est certain, souhaitable et naturel.
Mais qu'elles cherchent à s'identifier, n'est-ce pas un apauvrissement, surtout pour la musique japonaise qui Bait étre si génialement belle. Bref, la fin de ce concert permit d'entendre encore ‘Sequenza I’ de Bério et ‘Interpolation’ de R. Raubenstock-Ramati, cette dernière pièce joignant la flûte à deux bandes magnétiques. Chaque pièce fut suggérée par des poèmes de Roland Jooris qu'il récite lui-même, sortes de haikai japonnais, c'est-à-dire des pièces très courtes et très condensées et très suggestives. Plusieurs pièces musicales furent jouées deux fois, avant et après les poèmes. La salle de la galerie Foncke était trop petite pour contenir tout l'auditoire présent et ce dernier écouta avec une grande attention.
J.V.L.